Une histoire d’eau
près de chez vous

Dans ma petite communauté, l’eau vient de puits collectifs. Un groupe de bénévoles s’en occupe, mais on arrive à peine à couvrir les coûts. Deux de nos puits font l’objet d’un avis sur la qualité de l’eau potable. Les niveaux de manganèse dans l’eau font du tort à nos jeunes enfants. On participe à un projet pilote pour équiper un des puits d’un système de filtration afin d’éliminer ce métal de l’eau 

Mary Anderson, membre de l’AFPC-Atlantique

Les avis d’ébullition sont monnaie courante à Terre-Neuve-et-Labrador. Celui de la ville de Branch est en vigueur depuis 1989 et celui de Brent’s Cove, depuis 1991. 

Membre de l’AFPC-Atlantique

Au printemps, les avis d’ébullition nous privent d’eau potable à la maison. Avec un jeune bébé, on n’a pas le choix que d’acheter de l’eau pour survivre. Toute la famille en souffre, physiquement et mentalement. 

Membre de l’AFPC-Nord

À Iqaluit, on a eu un gros problème de contamination En 20ans, la population a augmenté et, depuis environ cinq ans, on court un sérieux risque de manquer d’eau. Nos infrastructures sont mal en point et on ne semble pas avoir l’expertise, les compétences et la gouvernance nécessaire pour régler le problème. C’est ici que je vis et que je travaille.

Membre de l’AFPC-Nord

On vient de manquer d’eau pendant trois jours alors que mes petits-enfants nous visitaient. La municipalité nous a donné de l’eau potable, mais il fallait marcher un petit bout pour aller la chercher tous les jours. Il y a plus de personnes qui lavent leur voiture avec de l’eau potable que de gens qui ont accès à de l’eau qu’ils peuvent boire et utiliser sans danger. C’est honteux.

Membre de l’AFPC-Prairies

Il y a un avis d’ébullition à Shawinigan depuis quatre mois. Il faudrait que je conduise dix minutes, deux fois par semaine, pour remplir gratuitement des contenants d’eau potable. Je préfère donc acheter chaque semaine deux cruches de 18litres à 5$ au dépanneur, à deux minutes de chez moi. 

Membre de l’AFPC-Québec

Il y a du plomb dans notre eau; la ville le sait depuis trois ans. Notre plomberie est neuve; c’est à la ville de changer sa canalisation. On nous a fourni des filtres pendant un an, mais depuis un an, c’est à nos frais.  

Membre de l’AFPC-Québec

De mémoire, c’est depuis décembre2021 que nous devons faire bouillir l’eau. Nous avons deux enfants en bas âge. Nous devons constamment faire bouillir l’eau pour cuisiner, laver les aliments et boire. Ce qui est très fâchant, c’est que nous payons les taxes pour un service que nous n’avons pas, et en plus elles augmentent. Ce qui est plus fâchant encore, c’est que c’est un service d’aqueduc et non un service d’eau potable. C’est jouer sur les mots. Ma crainte, c’est que si on se bat pour cela la municipalité va prélever une autre taxe pour le service d’eau potable et on va se ramasser avec deux taxes au lieu d’une.  

Dan Charland, membre du Syndicat des employé-e-s de l’Impôt

Les injustices
et les chiffres

12

Il y a 12 ans, le Canada a reconnu la déclaration de l’ONU affirmant que l’accès à l’eau potable et aux services sanitaires de base est un droit fondamental. Mais où sont les lois canadiennes qui confirment ce droit?

18 G$

En 2021, le gouvernement fédéral a versé 18 milliards de dollars au secteur des énergies fossiles contre 1 milliard de dollars pour l’approvisionnement en eau potable dans nos communautés.

86 %

86 % des membres de Grassy Narrows ne reçoivent actuellement aucun dédommagement pour les effets de la crise du mercure qui sévit encore.

138 M$

138 millions de dollars représentent le déficit de financement annuel moyen de l’infrastructure, de l’exploitation et de l’entretien des systèmes d’aqueduc et d’égout dans les réserves des Premières Nations. C’est ce qu’a estimé le Bureau du directeur parlementaire du budget dans un rapport de 2021.

59

Au moins 59 avis sur la qualité de l’eau potable sont en vigueur dans des communautés partout au pays.

Les injustices
et les faits

Qu’est-ce qu’un avis sur la qualité de l’eau potable?

Cet avis est une annonce des autorités sanitaires qui met le public en garde contre la possibilité que l’eau du robinet soit contaminée ou impropre à la consommation.

Les avis sont classés selon leur durée, soit les avis à long terme (plus d’un an) et ceux à court terme.


Types d’avis

Santé Canada émet trois types d’avis :

Avis d’ébullition de l’eau

On peut boire l’eau et l’utiliser à d’autres fins après l’avoir fait bouillir pendant au moins une minute.

Avis de ne pas boire

On ne peut pas boire l’eau même après l’avoir fait bouillir.

Avis de non-utilisation

on ne peut en aucun cas boire l’eau ou l’utiliser à d’autres fins, car les dangers pour la santé sont trop grands.


Pour bien saisir la situation

Le gouvernement fédéral affirme qu’il a levé 143 avis à long terme sur la qualité de l’eau potable et qu’il en reste 28. Ce n’est que la pointe de l’iceberg, car la situation est beaucoup plus alarmante :