L’EAU POTABLE EST UN DROIT FONDEMNTAL.
Pourtant, au Canada, de nombreuses collectivités – pour la plupart autochtones – en sont toujours privées. Dans un pays aussi riche que le nôtre, rien n’est plus évocateur des effets persistants de la colonisation que l’accès restreint à l’eau potable des peuples autochtones.
- Octobre 2015 : pendant sa campagne électorale, le chef libéral Justin Trudeau promet de mettre fin aux avis d’ébullition dans les réserves des Premières Nations dans un délai de cinq ans pour ensuite affirmer : « Je conviens qu’il est inacceptable que certaines communautés attendent toujours. »
- Décembre 2020 : le ministre des Services aux Autochtones, l’honorable Marc Miller, admet que le gouvernement n’arrivera pas à mettre fin à tous les avis d’ébullition avant l’échéance de mars 2021.
- Mars 2021 : un rapport du Bureau du vérificateur général accuse le gouvernement fédéral de négliger son engagement de mettre fin aux avis d’ébullition. La vérificatrice générale, Karen Hogan, écrit que « Services aux Autochtones Canada n’a pas fourni l’appui nécessaire pour garantir que les collectivités des Premières Nations ont un accès continu à une eau potable salubre ».
- Avril 2021 : le gouvernement diffuse un plan d’action concernant l’accès à une eau potable salubre dans les collectivités des Premières Nations. Il fixe la nouvelle échéance pour mettre fin aux avis sur la qualité de l’eau potable à 2023-2024 et prévoit une période supplémentaire de deux ou trois ans pour instaurer des solutions à long terme.
- Décembre 2021 : le gouvernement fédéral publie un communiqué pour applaudir l’approbation d’une entente de règlement de plusieurs milliards de dollars afin de régler les recours collectifs relatifs à l’eau potable et affirme qu’il a hâte de mettre en œuvre cette « entente historique ». La date limite pour s’inscrire au recours collectif est repoussée à mars 2024.
Selon la page Web du gouvernement consacrée à l’eau dans les communautés des Premières Nations, il y a actuellement 28 avis à long terme sur la qualité de l’eau potable en vigueur dans 26 collectivités et 31 avis à court terme*. Les avis peuvent passer de long à court terme en quelques jours ou quelques semaines, quand les solutions aux problèmes à long terme ne fonctionnent pas.
Les avis qui restent en vigueur sont généralement les plus compliqués. Ils peuvent découler de problèmes de construction ou de la difficulté de recruter, de former et de maintenir en poste le personnel des usines de traitement de l’eau. La liste des avis du gouvernement fédéral exclut les collectivités qui dépendent de puits ou de citernes. De nombreuses autres collectivités qui ne sont pas visées par un avis sur la qualité de l’eau n’ont toujours pas accès à l’eau potable.
Les avis à long terme ne brossent pas un tableau complet de l’accès à l’eau potable au Canada.
La campagne Encore soif de justice rend compte de la situation sur le terrain et donne l’occasion de passer à l’action pour arranger les choses.
* au 8 novembre 2023